Phares véhicule collection

La voiture de collection, un business à votre portée ?

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Mis à jour le 18 septembre 2020 – Depuis la révolution industrielle, l’automobile a transformé le transport et, avec lui, le quotidien de millions voire de milliards d’habitants sur Terre. Après l’apparition de Ford en 1914, sa production a explosé pendant les Trente Glorieuses et n’a cessé depuis. La voiture a notamment révolutionné la circulation et les échanges économiques. Elle est désormais considérée comme indispensable dans les foyers des pays développés. En plus d’avoir amélioré drastiquement le quotidien des individus, elle est devenue une véritable mine d’or économique. 

Le marché de l’automobile, un enjeu majeur du quotidien des Français

Un poids économique important pour le pays

L’automobile est un marché universel, avec des constructeurs et équipementiers dispersés dans le monde entier.

L’hexagone est un pays historique de l’industrie automobile qui ne cesse d’investir dans des infrastructures et dans des start-ups innovantes. 

“La France est le cinquième pays fabricant automobile de l’Union européenne (UE), avec 6,7 % de la production européenne en 2016” selon l’Insee (1). Le pays ne regroupe pas moins de 418 groupes de constructeurs et d’équipementiers. Il met tout en oeuvre pour s’imposer comme un concurrent de taille sur ce terrain. 

En plus d’être réputée pour sa main d’oeuvre qualitative, la France dispose également d’un service automobile apprécié des clients. En effet, l’organisation des grands groupes industriels propose souvent des filiales diversifiées. Par exemple, des filiales commerciales ou un service après-vente bien rodé sont créés. Ils permettent d’apporter un service plus approfondi que chez nos voisins européens. Le marketing automobile en France est primordial. Il faut jouer sur l’esthétique, sur le rêve, le désir. La voiture n’est plus un simple moyen de locomotion. C’est devenu un produit de luxe innovant, et en recherche perpétuelle de respect de l’environnement. 

La voiture, un vecteur de lien social

L’aspect économique de l’industrie de l’automobile est colossal. Cependant, la voiture est un outil indispensable pour les déplacements des Français. Que ces déplacements soit d’ordre professionnel ou privé, ils nécessitent un moyen de locomotion. Selon une analyse du Ministère de l’économie et des finances (2), “environ 70 % des Français se rendent ainsi en voiture au travail tous les jours”. C’est un nombre conséquent qui témoigne de l’importance, notamment des zones rurales et périurbaines, de posséder une voiture pour subvenir à ses besoins. 

Enfin, l’automobile c’est également un secteur »employeur ». En effet, en 2016, selon le Ministère de l’économie et des finances, la filière automobile regroupait alors 4 000 entreprises industrielles qui comptabilisaient un total de 400 000 salariés en France.  

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Au 1er janvier 2018, le parc automobile en France est composé de 39,5 millions d’unités dont 32,7 millions de véhicules particuliers (84 % des ménages) (2)

Plan de relance post-confinement pour l’automobile 

L’essor de la location longue durée

D’un point de vue économique, culturel, sur le plan du travail et de l’emploi ; le secteur de l’automobile ne doit pas périr. Les individus ont besoin de voitures pour travailler, voyager, consommer. C’est toute l’économie du pays qui est remise en question si ce secteur est en suspens. C’est pourtant l’enjeu que lance aujourd’hui la crise du Covid-19 à l’hexagone

Au vu des chiffres du Syndicat National Sesamlld, publiés dans leur synthèse bimestrielle, le marché de la Location Longue Durée (LLD) redémarre suite au déconfinement. C’est une branche du marché automobile conséquente. En effet, 57,6% des véhicules d’entreprises étaient en LLD lors du mois de mai 2020.

La mise au « vert » en pleine croissance

La conscience générale, au sortir de cette crise, a également été impacté car la France observe une belle croissance des immatriculations des véhicules hybrides et électriques. En effet, elle a augmenté de presque 8% selon le Syndicat National Sesamlld, concernant le mois de mai 2020. Une consommation plus “verte” des citoyens français se remarque alors. Les Français ont appris de cette crise sur le plan écologique et solidaire et continuent ainsi à approfondir le marché de l’hybride et de l’électrique. 

D’autre part, le déconfinement rime désormais avec plan de relance. Malgré quelques déceptions ressenties par la FNA (Fédération Nationale de l’Automobile) quant à l’absence de mesures de l’Etat concernant les services du secteur automobile, un soutien est tout de même visible. En effet, un plan de 8 milliards de dollars qui a pour but d’apporter un soutien important à l’achat de nouveaux véhicules et à la modernisation de l’industrie, a été levé par l’Etat. 

Ce plan de relance résonne avec la tendance actuelle marquée des Français : celle de se diriger vers l’achat de véhicules plus “verts”. Ce secteur automobile semble donc s’adapter avec brio à cette période post-confinement.

Les voitures de collection, un business qui traverse les époques

Alors que la tendance de la voiture hybride et électrique est en pleine adéquation avec le comportement post-confinement de sa clientèle, que faire du marché des anciennes voitures de collection ? En voici la réponse. Depuis quelques années, des plateformes dématérialisées mettent en relation des propriétaires d’anciennes voitures de collection et des locataires. A Bordeaux, Classic-Hub.com a pour ambition de devenir la référence digitale sur ce marché. Cette plateforme permet d’amortir le coût d’entretien des voitures de collection des propriétaires, tout en permettant à des particuliers de louer une voiture pour une occasion. On peut imaginer ce genre de configuration lors d’un mariage ou lors d’un tournage d’une publicité par exemple. 

Selon une étude réalisée par la FFVE, le business de la voiture de collection est un secteur majoritairement masculin. Les véhicules anciens les plus utilisés en France datent d’entre 1970 et 1987 (3). Les propriétaires de ces voitures se trouvent principalement à la campagne. L’usage des voitures de collection est essentiellement d’ordre privé, pour des loisirs ; et elles sont très peu utilisées pour se rendre au travail. En effet, les amateurs de voitures de collection ne sont que 2,8% à le faire (3). C’est donc un bien de l’ordre de la passion et de la distraction. 

Entre fluctuation et passion, un business d’experts

En France, le marché de la voiture d’occasion comporte environ 800 000 véhicules anciens, selon la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoque)(4). Cela représente 1,5% du parc roulant français. Et pour cause, le business de la voiture de collection n’est pas forcément accessible à tous. En effet, certains modèles sont considérablement chers. Par exemple, une Mercedes 300SL de 1956 s’est vendue à près d’un million d’euros, en 2011 (5). Si quelques transactions annuelles dépassent le million d’euros dans le monde, une partie du marché de la voiture de collection reste abordable, équivalent souvent à l’achat de voiture neuve haut de gamme. Toutefois, il reste possible de trouver de belles voitures de collection à un prix inférieur. Le coût d’acquisition de certains modèles peut alors être comparable à celui d’une voiture neuve d’entrée ou milieu de gamme, soit entre 6.000 et 25.000 euros (6). Sa recherche se fait auprès de garagistes spécialisés, vient ensuite le moment des négociations.

Les voitures de collection font parties de ces produits dont la valeur fluctue d’une année à l’autre. Ainsi, alors que les prix ont grimpé en moyenne de 16,8% chaque année entre 2008 et 2016, le marché a subit une période de quasi-stagnation en 2017 et 2018, pour perdre 6,8% en moyenne en 2019 (6). Néanmoins, les marques et modèles haut de gamme continuent de prendre de la valeur. De l’ordre de 400% sur une dizaine d’années pour les meilleurs performances. De plus, les voitures de collection bénéficient d’un régime de taxation particulier, exonérés de la taxe sur les véhicules polluants notamment (7).

Ce sont d’importants paramètres à prendre en compte lors de l’acquisition d’une voiture ancienne. La fluctuation de prix des voitures de collection participe à l’attrait fascinant de ce marché : la demande se base sur des critères abstraits, sentimentaux, historiques ou symboliques. On achète une voiture de collection pour ce qu’elle représente, pour l’époque qu’elle a traversé ou pour l’histoire qu’elle transporte. C’est cette valeur qui fluctue d’année en année, faisant de son prix un critère d’achat qui n’est jamais figé. 

De la raison à la passion automobile, un business tout sauf pragmatique

L’automobile a traversé les époques. Après avoir transformé le quotidien des individus dans le monde entier, elle tente depuis quelques années de devenir plus respectueuse de l’environnement. C’est un secteur en innovation constante. C’est une nouvelle fois face au Covid-19 que le marché des voitures se voit bousculé. Malgré les obstacles à surmonter sur son passage, l’automobile s’adapte à son temps et à son marché.

Sources 

Syndicat National Sesamlld.

Fédération Nationale de l’Automobile

Classic-hub.com

(1) L’industrie automobile en France : l’internationalisation de la production des groupes pèse sur la balance commerciale, de l’Insee, du 21 novembre 2019 :

(2) L’industrie automobile en France, du Ministère de l’économie et des finances, de 2018.

(3) Avenir de la collection de véhicules d’époque en France, étude de 2017, de la FFVE

(4) La FFVE, plus de 50 ans au service de la passion des véhicules d’époque, de la FFVE

(5) La collection de voitures anciennes : un business très lucratif, d’Autos Anciennes

(6) Propos recueillis auprès de d’AutoCollec

(7) Mieux Vivre, Automobile de collection : quelles perspectives pour ce placement-passion ?, 19 juin 2020

(8) Carte grise, Taxe CO2 : barème du malus sur les véhicules d’occasion

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