Le phénomène des auto-entrepreneurs, l’avenir du marché du travail ?

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Mis à jour le 20 novembre 2020 Les auto-entrepreneurs craignent pour leur travail face à l’épidémie. Au vu de la propagation de la COVID-19, l’état met de nouveau en place un confinement à partir du 30 octobre 2020 et jusqu’au 1er décembre 2020, a minima.

Pendant son discours le Président de la République, Emmanuel MACRON, a annoncé les mesures à mettre en place. Il a notamment évoqué un risque de saturation totale des services hospitaliers, mais aussi la préservation de l’économie. Dans la préservation de l’économie il a principalement évoqué les TPE et les PME. Ainsi les travailleur indépendants ne se sentent pas vraiment concernés et protégées pas les mesures à venir. De son côté la Fédération des Auto-Entrepreneurs (FNAE) craint que les petits indépendants subissent encore plus la situation dans leur travail. En effet ils sont interdit d’exercice, de droit au fonds de solidarité et de droit à un prêt bancaire.

Les auto-entrepreneurs gagnent du terrain sur le marché du travail depuis leur création en 2009. Entre 2017 et 2018, la création d’entreprises au statut d’autoentrepreneur a battu un nouveau record. Selon l’INSEE, en 2018, 691 000 entreprises ont vu le jour en France (1). Cela représente une augmentation de 17%, qui est très conséquente depuis la création du statut en 2009. De plus en plus de personnes se lancent dans l’aventure entrepreneuriale. Cette croissance s’explique notamment par existence de nombreux avantages du statut d’auto-entrepreneur.

L’auto-entrepreneurs, source de transformation de l’emploi non salarié

En 2009, année de la création du statut d’auto-entrepreneuriat, il n’existait que 152 entreprises de ce type. L’évolution de ce statut n’a cessé de croître dès lors. En effet, la France compte aujourd’hui plus de 200 entreprises au statut d’auto-entrepreneur, selon l’INSEE (1).

Les auto-entrepreneurs sont des personnes qui créent leur propre entreprise ou qui possèdent une entreprise individuelle afin d’exercer une activité commerciale, artisanale ou libérale (2). Le statut d’auto-entrepreneur est ouvert à tous, peut être exercé à titre exclusif ou complémentaire (à côté d’un autre statut social tel qu’étudiant, demandeur d’emploi, retraité…). Il suffit d’avoir une idée, un projet, un business plan et à vous de monter votre propre entreprise.

Au travail vous serez alors « votre propre patron« , ce qui constitue un des avantages sur le régime auto-entrepreneur. Ce statut qui paraît si pratique et simple possède évidemment quelques difficultés. Les principaux points qui freinent les porteurs de projet à se lancer dans l’auto-entrepreneuriat sont :

Les charges qui ne sont pas déductibles. En effet, les cotisations sociales et l’impôt se calculent sur le chiffre d’affaires et non sur le bénéfice. Au travail un auto-entrepreneur qui ne réalise pas de bénéfice sera alors l’acteur d’énormes dépenses. L’auto-entrepreneur établit ses factures sans TVA, autrement dit hors-taxes. Cet inconvénient peut également représenter des pertes importantes pour l’entreprise.

La validation des trimestres pour la retraite est différente qu’un employé au statut dit “classique”. En effet, pour valider ses quatre trimestres par an, il faut valider un chiffre d’affaires minimal par an (d’environ 20 000 € pour les commerçants, 12 000 € pour les prestataires de services et 9 000 € pour les professions libérales, selon le site de l’Assistant Juridique). Cependant, ces inconvénients s’accompagnent d’avantages considérables qui participent à la transformation de l’emploi non salarié.

travail auto entrepreneur
Les débuts de l’auto-entrepreneur sont facilités par de nombreux avantages et notamment la rapidité des formalités de création.

La croissance des auto-entrepreneurs expliquée par certains avantages du statut

La hausse de créations d’entreprises se fait ressentir dans tous les secteurs d’activité. “En 2018, le secteur des transports et de l’entreposage est le premier contributeur à la hausse globale” avec 70 400 nouvelles entreprises. “Le nombre de créations y accélère fortement : + 28 600 créations soit + 68 % en 2018 après + 25 % en 2017” selon l’INSEE (1). Le deuxième secteur fortement touché est celui des activités spécialisées scientifiques et techniques“ avec plus de 18 700 créations (1).

Cet intérêt et forte croissance de l’auto-entrepreneuriat s’explique par l’intermédiaire de différents facteurs permettant l’épanouissement social et des avantages économiques. En plus de concrétiser ses rêves et projets mûrement réfléchis et préparés, l’auto-entrepreneur bénéficie de certains avantages :

Cette hausse de créations d’entreprises en auto-entrepreneuriat s’explique notamment par l’essor des immatriculations sous le régime du micro-entrepreneur. Cette démarche permet de recevoir un Kbis (document délivré par le greffe du Tribunal de commerce) qui permet d’attester de l’existence juridique de l’entreprise. Depuis 2015, immatriculer sa micro-entreprise est très simple, comme le rapporte le site Micro-Entrepreneur.

Des formalités de déclaration plutôt aisées à mettre en oeuvre

En effet, il suffit de déclarer son activité via le site lautoentrepreneur.fr, et de remplir le formulaire Cerfa n° 13821*02. La dernière étape pour devenir auto-entrepreneur est de déposer sa déclaration au CFE (Centre de Formalités des Entreprises) correspondant au secteur d’activité correspondant. De plus, les frais d’immatriculation sont désormais gratuits pour le statut d’auto-entrepreneur.

En plus de sa praticité et rapidité de mise en place du statut, l’auto-entrepreneur possède de nombreuses aides pour lancer son activité. Tout d’abord, l’auto-entrepreneur peut profiter de réunions d’information de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) parfois rejoints par des experts du domaine pour être épaulés dans le lancement ou la gestion de leur entreprise. Si besoin, il existe même des stages de préparation qui sont quant à eux payants.

La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) propose également le même type de réunions d’information. Il existe aussi des aides financières comme l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) qui finance les porteurs de projet via des micro-assurances ou micro crédits concédés à l’entreprise en devenir. Enfin, le statut d’auto-entrepreneur ouvre à des aides de Pôle Emploi (comme l’allocation d’assurance chômage), de l’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créant ou Reprenant une Entreprise) ou encore de la NACRE (Nouvel Accompagnement à la Création ou la Reprise d’Entreprise).

Un statut plébiscité en Nouvelle-Aquitaine

Grâce à ces nombreux avantages donnés aux auto-entrepreneurs, de nouvelles personnes se lancent dans l’aventure chaque année. De plus, dans tous types d’entreprises confondues, leurs créations s’accroissent au niveau national, mais aussi dans toutes les régions françaises.

La Nouvelle-Aquitaine comptait 17 491 auto-entrepreneurs en 2017 contre 16 077 en 2016, selon l’étude du Préfet de la région de la Nouvelle-Aquitaine sur les chiffres clés de l’année 2017 (3). La région de la Nouvelle-Aquitaine se trouve en sixième position au niveau national concernant les créations d’entreprises au statut d’auto-entrepreneur avec 16,6% d’augmentation entre 2017 et 2018, selon l’INSEE (4). Toujours derrière des régions telles que l’Ile-de-France en matière de nombre de créations d’entreprises au statut d’auto-entrepreneur, la Nouvelle-Aquitaine participe tout de même grandement à l’essor des créations de ces entreprises.

La France accorde de plus en plus de considération aux projets professionnels de ses habitants. De nombreux avantages compensent les quelques difficultés que l’on peut rencontrer en tant qu’auto-entrepreneur. En effet, les chiffres montrent une réelle croissance du statut au niveau national et régional. Choisir le statut d’auto-entrepreneur pour démarrer son entreprise comporte évidemment ses risques. Cependant, c’est également « une voie rapide » vers l’indépendance.

Sources :

  1. soit + 18 %” selon l’INSEE – Les créations d’entreprises en 2018 de Hugo GOURDON, le 29/01/19
  2. Auto-entrepreneur de la Fédération Nationale des Autoentrepreneurs et Microentrepreneurs, le 04/12/18
  3. Chiffres clés de la Nouvelle-Aquitaine de 2017, du Préfet de la région Nouvelle-Aquitaine
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