Santé mentale et confinement ne font pas bon ménage. L’année 2020 n’est pas encore terminée, et l’heure est aux premiers constats. Selon le Ministère de la Santé et Santé Publique France, le nombre de personnes avec un syndrome dépressif augmente. En effet, il a doublé entre fin septembre et début novembre. Principaux facteurs de cause, la situation sanitaire et économique, l’incertitude quant à la fin du virus et bien sûr, le confinement. Cette augmentation intervient alors que le pays est en plein dans un second confinement, le tout en hiver. Une saison où les jours raccourcissent, et où le climat n’est pas toujours le plus joyeux.
La santé mentale se dégrade, les consultations stagnent
Alors que le nombre de personnes avec des symptômes dépressifs augmentent, le nombre de consultations chez les professionnels, lui, n’augmente pas. Les psychiatres ont en moyenne 33 consultations en moyenne par semaine. Chez les psychologues, il y a en moyenne 10 consultations hebdomadaires.
En revanche, suite à une étude de Santé Publique France, il s’avère que l’évolution de la santé mentale des Français ne soit pas proportionnelle à l’évolution des consultations. L’étude fait état de 11% des sondés souffrant de symptômes dépressifs à la fin du mois de septembre, contre 21% au début du mois de novembre. Presque le double, et pourtant, aucune augmentation des consultations n’est constatée.
Comment expliquer ce phénomène ? Alors même que les consultations vidéo grâce à des plateformes comme Doctolib permettent de garder le contact avec son praticien. Un phénomène à la fois inquiétant, qui démontre un repli sur soi généralisé, réponse à la situation actuelle et à l’isolement. Tout changement brutal de modalité de vie entraîne la hausse des symptômes dépressifs, qui affecte fortement la santé mentale des personnes.

Selon le Docteur Caroline DELANNOY, psychologue, cette situation s’expliquerait aussi par l’image qu’ont les Français des problèmes de santé mentale. En effet, pour beaucoup, les affections émotionnelles sont négatives, et mal vues par la société. Ils pensent aussi que le travail des psychologues n’intervient que sur des pathologies nécessitant un travail dans la durée. Afin de pouvoir aider ces personnes, il faut donc plus que jamais lever le voile sur ce sujet.
Favoriser les soins et l’accès à un professionnel de santé compétent
Depuis quelques années déjà, l’accès aux professionnels de la santé mentale est plus facile. Grâce au digital, une personne ayant besoin de consulter peut trouver un praticien facilement grâce aux nombreux annuaires. En quelques clics, il est donc possible d’obtenir un rendez-vous rapidement.
De plus, les professionnels de la santé mentale s’habituent parfaitement aux consultations à distance. En effet, contrairement à un médecin généraliste ou spécialiste, les psychologues n’ont pas besoin d’ausculter leur patient. Ainsi, la consultation par visioconférence s’adapte totalement à ce corps de métier, ce qui permet aussi de garantir une certaine confidentialité.
L’idée que se font beaucoup de personnes sur la santé mentale et sur l’accès à des soins spécifiques constitue un frein à leur démarche. La peur d’être jugé, ou de dévoiler sa pensée et ses émotions est un cap souvent délicat. De plus, avec l’activité professionnelle, se rendre à un rendez-vous n’est pas toujours facile. C’est pour cette raison que les professionnels de la santé mentale multiplient les leviers pour faciliter cet accès aux consultations… Et ce pour tous leurs patients.
En somme, 75% des psychiatres et 25% des psychologues utilisateurs de Doctolib proposent la consultation en ligne. Depuis début novembre, la consultation vidéo représente 38% des consultations chez les psychiatres et 29% des consultations chez les psychologues utilisateurs de Doctolib. L’offre est donc importante, mais la demande a encore une belle marge d’évolution…
Sources :
- Covid-19 : Alors que la santé mentale des Français se dégrade, pas d’augmentation des consultations chez les professionnels, communiqué Doctolib publié le 1er décembre 2020.
- Covid-19 : une enquête pour suivre l’évolution des comportements pendant l’épidémie. Etude de Santé Publique France, mise à jour le 27 novembre 2020.