Graphique croissance relance économique

Relance, mon amour, espoir et inquiétudes

Le plan de relance pour soutenir les entreprises du pays vient apporter des solutions, et faire un premier constat de la situation. Une situation marquée par la COVID-19, aux impacts importants sur l’activité des différents secteurs d’activité. Les constatations pour les PME françaises sont assez équivoques sur une situation réelle, qui est généralisée à une grande majorité des entreprises du pays. Ce plan vise à encourager la reprise de l’activité, mais est-il réellement en phase avec la situation et les besoins immédiats des entreprises ?

Un plan de relance qui fait écho à une situation économique devenue bancale

La crise de la COVID-19 a eu un impact important pour les PME. Des statistiques menées par la FEEF sur la situation de ses membres permet de dresser un premier bilan (1). 53% d’entre elles ont connu une baisse de leur activité, dûe notamment à la fermeture obligée des commerces et entreprises non essentiels. En conséquence directe, 62% des PME membres de la FEEF ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires. Echo direct à l’arrêt de l’activité, les retards de paiements entre fournisseurs et clients se creuse, et concerne 35% de ces entreprises.

Une situation difficile, que les aides proposées comme le Prêt Garanti par l’État (PGE) ne parviennent qu’à repousser. Ainsi, afin de rebondir, les TPE et PME, groupe important de tissu économique national, ont émis des propositions. Propositions qui pourraient permettre à leur activité de reprendre rapidement. En Nouvelle-Aquitaine, 92% des entreprises comptent moins de 10 salariés. (2)

Les propositions concernent entre autres une réforme de la fiscalité, avec une réduction des charges sociales et des impôts des entreprises. Cela leur permettrait de pouvoir retrouver une trésorerie suffisante pour relancer leur activité pleinement. Cet allègement fiscal ferait également corps avec une baisse du coût de travail, pour renforcer le tissu industriel local. En effet, l’incitation à la consommation locale est un fait, matérialisé par les impacts sur le commerce international. Il s’agirait d’un effort commun pour relancer les secteurs d’activité des régions. Cette harmonisation de la relation industrie-commerce permettrait également de mettre fin aux distorsions concernant la concurrence. Enfin, au coeur des engagements, la dimension transition écologique et le développement sont des piliers qu’il faut construire. Ces propositions permettraient aux PME de pouvoir se relancer rapidement, avec des impacts quasi-immédiats sur leur activité. 

Une réalité éloignée du court terme : horizon 2030…

Annoncé le 3 septembre, le plan de relance propose une aide globale de 100 milliards d’euros, répartis autour de trois pôles “prioritaires”. A savoir, la compétitivité des entreprises, la transition écologique et la cohésion sociale et territoriale. Leur enveloppe respective est de 35 milliards d’euros, 30 milliards d’euros et 35 milliards d’euros. Pour la compétitivité des entreprises, 20 milliards d’euros seront injectés dans une baisse d’impôts en faveur des entreprises. 11 milliards investis pour un programme d’investissement tourné vers l’avenir, et 3 milliards d’euros de soutien aux fonds propres de l’entreprise. L’industrie se détache, étant pressentie pour être l’un des piliers de la relance économique. Pour son développement, elle bénéficiera d’une enveloppe d’un milliard d’euros. Enfin, la transition numérique des TPE et PME est elle aussi prévue, avec un investissement de 385 millions d’euros. Il s’agit d’une réponse au succès de la vente en ligne constatée durant le confinement.

L’emploi et la formation tiennent un rôle important dans ces mesures, avec un soutien de 14.1 milliards d’euros. Toutefois, ces investissements pour développer l’économie et les mesures d’ordre environnemental n’ont pas une portée à court terme. En effet, elles visent un objectif optimal aux alentours de 2030, soit une décennie de mise en place. Une désillusion pour les entreprises qui attendaient des actions à court terme, afin de leur permettre une relance rapide de leur activité. Dans ces mesures, la BPI France (3) participe également à l’effort, en investissant dans des pôles de pointe et d’avenir. 200 millions d’euros seront investis dans la modernisation de la filière automobile, 100 millions dans l’aéronautique. Les secteurs critiques, ou secteurs indispensables à l’économie, bénéficieront d’une accélération de l’ordre de 100 millions d’euros. Enfin les projets territoriaux ne sont pas oubliés. Ces aides seront versées à l’issue d’appels à projet émis par les entreprises. 

L’espoir laisse place à l’inquiétude dans les secteurs les plus vulnérables

Les secteurs de pointe, considérés comme des piliers de l’économie nationale, sont touchés par la COVID-19. Par exemple, l’aéronautique, en Nouvelle-Aquitaine, reste l’un des plus impactés. La baisse de fréquentation des aéroports, la baisse de commande d’avions par les pays étrangers… Autant de facteurs qui laissent planer des doutes et des inquiétudes pour l’avenir proche. Pour toutes ces entreprises qui ont composé 2020 avec l’activité partielle, l’horizon 2030 semble lointain, et incertain… L’appréhension d’un  second confinement ou de la prolongation de l’arrêt d’activité laisse planer des inquiétudes sur la viabilité des entreprises.

Sources : 

  1. FEEF – Plan de relance : Les propositions des PME des Territoires
  2. Panorama économique 2016 – CCI Aquitaine
  3. BPI France – Plan de relance : investir pour préparer la France de 2030
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