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Plan de relance : immobilier, le grand oublié ?

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Le plan de relance annoncé début septembre amorce la reprise de l’activité de nombreux secteurs en difficulté suite à la COVID-19. Apprentissage, écologie, compétitivité des entreprises, autant de sujets abordés avec des aides financières conséquentes. Un domaine reste cependant effacé de ce plan de relance : l’immobilier. Secteur dynamique, ce dernier attendait des décisions et des aides fortes pour se relancer. Toutefois, les annonces ne répondent pas aux besoins immédiats des professionnels qui agissent dans la construction ou la vente immobilière. Des décisions jugées trop minces, compte tenu de l’impact de la COVID-19 et du confinement. 

Un plan de relance tourné vers la rénovation, qui boude la construction

Nombreux attendaient des mesures fortes de ce plan de relance. Les constructeurs et promoteurs immobiliers sont en première ligne de ce secteur. Après avoir arrêté leur activité durant plusieurs mois, à cause du confinement, la reprise est lente et complexe. En effet, le coût supplémentaire et les contraintes liées à l’application des mesures sanitaires est un frein à l’activité. Ce temps sans activité impacte directement leur calendrier de livraison des chantiers de construction déjà amorcés. Ainsi, un grand nombre de chantiers se voit repoussé, à l’instar de la construction du pont Simone Veil, à Bordeaux. Initialement prévu pour une livraison en 2020, il sera achevé d’ici 2024, selon les dernières informations. La reprise des travaux pour ce pont de 121 millions d’euros n’étant pas prévue avant fin 2020, voire même début d’année prochaine. Cela concerne également les constructions de bâtiments et de logements, très attendus. 

Ainsi, le plan de relance propose un soutien financier de 7 milliards d’euros pour la rénovation. 4 milliards d’euros seront alloués à la rénovation des établissements publics, le reste est consacré au secteur privé. Toutefois, le secteur le plus en difficulté actuellement est la construction, avec un volum de demande bien supérieur à l’offre actuelle du marché. En cause, le retard dans la délivrance des permis de construction, avec un délai estimé entre 5 et 7 mois dans les métropoles. En conséquence, l’exécutif propose une aide de 350 millions d’euros aux élus locaux pour octroyer davantage de permis de construire, et combler cet écart. Face au confinement, les métropolitains expriment de nouveaux besoins, notamment celui de s’installer en dehors des villes, en périphérie et à la campagne. Une manière d’avoir plus d’espace. Un confinement dans des logements exigus, qui incite à se tourner vers les zones plus rurales. 

Une aide pour accompagner et favoriser la mise à disposition d’espaces constructibles

Le plan de relance prévoit également une aide de 300 millions d’euros destinés à financer la reconversion de friches industrielles en terrains constructibles. Ainsi, les promoteurs et constructeurs pourront faire sortir de terre de nouveaux bâtiments et logements. Une manière de répondre à la demande en hausse des ménages. Cela permettra de relancer le marché de l’emploi en recrutant des équipes pour la construction, et de mettre en avant les engagements énergétiques des villes. En effet, Bordeaux fait partie des métropoles les plus engagées envers la proposition de logements énergétiques. Ses chantiers sont optimisés pour réduire l’utilisation de matériaux chimiques, et avoir plus recours aux énergies renouvelables. Nombreux espèrent que la reprise de la construction à l’échelle nationale suivra ce cours, pour avancer dans une optique de construction verte. Dans le même temps, il est indispensable de permettre aux villes d’inciter l’investissement immobilier. 

Le plan de relance permet d’encourager l’immobilier à se développer, bien que les mesures ne soient pas totalement en phase avec les attentes des métiers du secteur. Un autre enjeu est important : inciter les ménages à investir dans l’achat immobilier neuf. Bordeaux figure ainsi parmi les villes où investir, et propose des mesures soutenant l’investissement. La Loi Pinel, par exemple, permet une réduction d’impôt pour tout logement acheté loué pendant minimum 6 ans. Les prêts pour investir sont également plus intéressants. Les prêts à taux zéro (PTZ) permettent de relancer l’intérêt d’investir durablement. Ma Prime Rénov’ est également une mesure d’aide pour améliorer les dépenses énergétiques des logements. Cette prime peut ainsi, selon la situation, atteindre 5000€. Toutes ces aides bienvenues pour relancer l’immobilier sont intéressantes, mais certaines manquent encore. D’autant plus que la possibilité d’un nouveau confinement pourrait affecter grandement le secteur.

Sources : 

France Transactions – Immobilier : hormis la rénovation, rien dans le plan de relance pour le logement

My Sweet Immo – Crise sanitaire et immobilier : un plan de relance pour rien

Ministère de l’Economie – Plan de Relance Septembre 2020.

Ma Prime Rénov – Site officiel

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