Les acteurs du nucléaire se sont rencontrés le 14 décembre avec la commission des affaires économiques. A cette occasion se sont réunis le PDG d’EDF, le président d’Orano Projets SAS, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, l’administrateur général du Commissariat général à l’énergie atomique et aux énergies alternatives et le directeur exécutif de RTE. La mise en place de cette rencontre vient en complément des travaux préparatoires de Daniel Gremillet, le Président du groupe d’études “Energie”. Elle s’inscrit donc dans une réflexion autour du projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction et au fonctionnement des installations nucléaires.
La relance nucléaire pour répondre à des situations tendues
Le défi de la relance du nucléaire est un enjeu de taille dans le débat actuel. En effet, le pays se trouve dans une situation délicate en termes de gestion d’énergie. Il existe des risques inédits de délestage pour cet hiver et même les prochains. Afin d’aborder ces problématiques les acteurs du nucléaire ouvrent la réflexion avec la commission des affaires économique. Ils s’attaquent notamment au projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes. Il faut dire que le parc nucléaire français n’est vraiment pas en bonne position avec de nombreux réacteurs à l’arrêt.
La réunion du 14 décembre permet de déplorer un certain manque d’anticipation du Gouvernement concernant la disponibilité du parc nucléaire français face aux événements.
Dans le même temps, la commission des affaires économiques regrette le choix effectué pour le calendrier d’examen du Gouvernement. Elle dénonce également que le texte du Gouvernement n’explore aucune stratégie, financement, compétences ou encore recherche développement. Les acteurs du nucléaire présents ont rappelé l’importance d’aborder ces points en apportant leur vision. Par conséquent, la commission se montrera très attentive à compléter et à consolider le projet de loi.

Un réseau nucléaire en mauvaise posture et des risque de délestage
Selon le PDG d’EDF, le septembre 30 réacteurs étaient disponibles, dont 3 en économies de combustibles en vue de l’hiver et 26 étaient à l’arrêt (2). Or, le bon fonctionnement du parc nucléaire du territoire est primordial pour éviter un risque de délestage. Dans la mesure où de nombreux réacteurs ne peuvent pas redémarrer tout de suite, l’incertitude est présente.
Le délestage a lieu lorsque le réseau électrique connaît une situation tendue. A ce moment précis, il est nécessaire de mettre en place des coupures temporaires. Ces coupures temporaires appelées délestage visent à maintenir l’intégrité du système électrique. Les coupures de courte durée permettent donc d’éviter des problèmes à plus grande échelle. Normalement, le risque de délestage est réduit par l’utilisation d’interconnexions avec d’autres réseaux électriques d’autres pays limitrophes. Dans le cas présent, le problème vient notamment de l’arrêt des livraisons de gaz russe en Europe. Cet arrêt réduit considérablement la production d’électricité des pays limitrophes et leur capacité d’export.
Sources :
- “Filière nucléaire française : Accélérer les constructions et conjurer les délestages” Sénat, communiqué de presse du 15 décembre 2022
- “Hiver 2022-2023 : remontée significative de la disponibilité du nucléaire” www.sfen.org, article du 14 septembre 2022
- “Comprendre le délestage” www.edf.fr
- “Coupure, délestage… Quelles mesures en cas de pénurie d’électricité ?”www.loire-atlantique.gouv.fr, article du 13 décembre 2022