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Marché du Travail : une situation délicate en pleine pandémie

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Comment se porte le marché du travail en ce début d’année 2021, dans un contexte de pandémie mondiale ? En cette fin du mois de janvier, la Dares, en partenariat avec la DGEFP et Pôle Emploi, publie un suivi d’indicateurs pour analyser la situation. Il présente notamment l’état sur l’embauche des jeunes, les demandes d’activité partielle, mais aussi la mise en place de l’activité partielle de longue durée. Les données transmises sont révisées régulièrement, mais le constat reste le même. Le marché du travail connaît une mutation sans précédent, avec un impact économique sur le long terme

Chômage partiel, licenciements, le marché du travail impacté par la COVID-19

Le marché du travail de 2021 est marqué par un terme : le chômage partiel. Il permet à des entreprises n’ayant pas le même volume de travail qu’avant la crise de réduire l’activité de ses salariés. Il bénéficie d’un soutien financier de la part de l’État et de l’Unédic pour le versement des salaires.

En novembre 2020, la France comptait 2,9 millions de salariés en chômage partiel, soit 16% des salariés du privé. Au 17 janvier 2021, le marché du travail recense 466 000 demandes d’indemnisations pour le mois de novembre, pour 418 000 entreprises. Ces demandes concernent 2,3 millions de salariés. Ces données sont bien plus importantes qu’en octobre, ce qui montre l’augmentation de la fragilité financière des entreprises. Pour le mois d’octobre, ainsi, 248 000 entreprises ont fait une demande d’indemnisation

En somme, au mois de novembre, le marché du travail compte environ 233 millions d’heures chômées au titre de l’activité partielle. Un volume horaire important, pour un montant d’allocations d’activité partielle total de 2,3 milliards d’euros pour novembre uniquement. Depuis le début du mois de mars, le montant d’allocation total cumulé est de 25,1 milliards d’euros. 

En plus des entreprises ayant une activité réduite par rapport à leur niveau habituel, le marché du travail voit également la hausse du nombre d’entreprises en difficulté. En effet, le nombre de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) connaît une importante hausse au début du mois de janvier, avec environ 20 dossiers hebdomadaires en moyenne. Ainsi, la rupture de contrats de travail envisagée avec le PSE passe de 620 sur les deux dernières semaines de décembre 2020… À plus de 2040 sur les deux premières semaines de janvier

La situation actuelle est donc délicate pour les dirigeants et leurs salariés.

Le marché du travail révèle une situation périlleuse pour l’emploi

Depuis le mois de mars 2020, date du début de la pandémie… 84 100 ruptures de contrat de travail ont été envisagées. Soit 3 fois plus que sur la même période en 2019. Cette situation concerne dans 4 cas sur 10 les entreprises comptant plus de 1 000 salariés. Et dans 3 cas sur 10 les entreprises de moins de 250 salariés. 

Autre situation difficile : les licenciements collectifs. Depuis le mois de mars, il y a eu plus de 6 100 procédures de licenciement collectif pour motif économique hors PSE notifiées auprès des différentes DIRECCTE. Dans 9 cas sur 10, soit la quasi-totalité des procédures, ces licenciements collectifs concernent des effectifs de moins de 10 salariés. Ce qui démontre la forte précarité  des plus petites structures, dont l’état du marché du travail impacte fortement leur activité. 

Pour ces entreprises, selon leur secteur d’activité, la situation est délicate. Face aux confinements et au couvre-feu, nombreuses sont les entreprises qui cherchent des solutions pour survivre. Malgré les aides, qui permettent de soutenir les secteurs les plus touchés, les chefs d’entreprises attendent, et redoutent le futur. Un futur déjà marqué par une crise économique importante à venir, dont les premiers contours se dessinent. 

Pour autant, des solutions existent pour soutenir les salariés. Les transitions collectives, par exemple, permettent aux salariés de se former à des activités porteuses pour rebondir. Des solutions indispensables pour permettre aux secteurs les plus demandeurs de poursuivre leur activité, dans un marché du travail dont le visage se transforme fortement. 

Recherche d’emploi, une tendance à la hausse révélatrice d’une volonté de s’en sortir

Le marché du travail voit donc le déclin de certains secteurs d’activité impactés et fragilisés par la pandémie de COVID-19. Mais il voit également la hausse des personnes voulant chercher un nouvel emploi. Face à cette crise qui ne semble pas encore prête à s’arrêter, la situation économique des ménages devient rapidement préoccupante. La mise en place du recours au compte personnel de formation (CPF) répond alors à un besoin fortement émergent. Celui de se former aux métiers porteurs, quitte à se reconvertir, pour trouver un emploi stable. 

Ainsi, sur la première semaine de janvier, 40 000 nouvelles inscriptions sont recensées sur Pôle Emploi. Contre seulement 17 000 à la même période en 2020. Est-ce la preuve d’une hausse forte du chômage liée à la fermeture d’entreprises, ou à une prise de conscience des demandeurs d’emploi ? Un marché du travail inédit, en somme, dont les contours évoluent chaque semaine… 

Sources : 

  1. Situation sur le marché du travail durant la crise sanitaire au 19 janvier 2021
  2. L’emploi pendant le Covid-19 – Ministère du Travail, Dares
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