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Legaltech, l’apparition d’un vrai marché en France

Après des années balbutiantes en France pour les Legaltechs, cette année offre tout de même quelques bonnes surprises. Ainsi, il semblerait que les entreprises de la Legaltech prennent une place de plus en plus importante dans le paysage économique français. Bien entendu, en comparaison aux montants levés dans d’autres secteurs techs, voire même outre atlantique, la France joue encore avec des petits sous. Néanmoins, le secteur se renforce et passe un cap cette année avec un éventail d’indicateurs au vert. Par exemple, la valeur des levées de fonds est en croissance de 11 % par rapport à 2019. Elles totalisent alors 57,8 millions d’euros sur l’année. Plus encore, ces financements ne sont pas consacrés aux plus gros puisque 56 % des startups déclarent y accéder sans difficultés. Un contexte favorable qui devrait permettre aux Legaltechs françaises de faire leur chemin à l’international.

En 2021, place aux Legaltechs rentables !

Si la tendance est positive, le secteur de la Legaltech reste tout de même marginal en France. Ainsi, les investissements dans les legaltechs ne dépassent actuellement pas encore 0,7% du total des investissements 2021 toutes startups confondues. De même, les financements les plus élevés obtenus par une legaltech ne pèsent que 5,1 % de la plus grande levée de fonds de l’année en France. Rappelons qu’en 2020, le record pour un financement revenait à LegalVisionPro. La legaltech bordelaise avait alors levé 3 millions d’euros.

Il n’empêche que de plus en plus de Legaltechs voient leur chiffre d’affaires exploser. Preuve qu’il suffit parfois de bien utiliser des financements modérés, que de compter sur un enchaînement de tours de table à plusieurs millions sans parvenir à rencontrer son business modèle… Pour cause, en 2021, les entreprises de la legaltech faisant un chiffre d’affaires compris entre 10 et 30 millions d’euros ont augmenté de 183 %. En prenant une fourchette plus large, allant de 5 à 30 millions, elles ont même doublé. Plus encore, un quart de ces entreprises affichent une croissance de plus de 100 % sur l’année.

Loin de n’appartenir qu’à une poignée d’élues, la réussite des legaltechs françaises semblent trouver un fondement dans une grande partie de ces acteurs.

Levée de fonds legaltech
Les levées de fonds accompagnent le développement à l’international.

Des Legaltechs françaises qui attirent les regards étrangers

Là où pendant longtemps, les LegalTechs françaises se cantonnaient au marché français, elles sont désormais 11,2 % à disposer d’un bureau dans un autre pays. Un quart d’entre elles s’exportent même hors Europe puisque 15 % ont des clients en Afrique, 10,5 % en Amérique du Nord. En revanche, le marché américain reste l’un des écosystèmes les plus compliqués à pénétrer. D’autant qu’il dispose de ses propres start-ups et innovations, bénéficiant de levées de fonds autrement plus ambitieuses. D’ailleurs, c’est le fonds d’investissement New-Yorkais Lead Edge Capital qui est à l’origine de la plus haute levées de fonds de l’année pour les legaltechs.

Outre la capacité d’une start-up à susciter l’intérêt des investisseurs, d’autres indicateurs s’élèvent en faveur des entreprises innovantes françaises. Ainsi, les legaltechs nationales s’avèrent apparemment aptes à attirer des profils internationaux. D’après le baromètre 2021, pas loin d’un tiers d’entre elles ont recruté un talent étranger.

Autre satisfaction de l’année, les regards ne se portent pas uniquement sur les legaltechs basées en Île-de-France. Si près de 70 % de l’écosystème s’y trouve, des pôles se développent en région : Lyon, Bordeaux, Toulouse, la Normandie, la Creuse… La FrenchTech Bordeaux recense d’ailleurs une quinzaine de start-ups de la legaltech (2).

Ainsi, ces entreprises s’intègrent désormais complètement dans le maillage économique local. Elles opèrent des rapprochement avec des grands groupes pour trouver des relais de croissance ; ou encore deviennent de bons recruteurs. En la matière, 2021 affichent une nette augmentation des entreprises de plus de 50 salariés (+113 %). Et la tendance n’est pas à la baisse puisque 86 % des entreprises prévoient de recruter encore en 2022.

Sources

  1. 5e édition du Baromètre des legaltechs françaises, Wolters Kluwer / Maddyness / Banque des Territoires, 6 décembre 2021
  2. Archives des LegalTech, French Tech Bordeaux 
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