La restauration doit faire face à une crise durable et incertaine. Si peu de restaurateurs, somme toute, avaient d’ores et déjà pris le parti du Digital, la sensibilisation se poursuit. D’une volonté à un choix forcé, que ce soit sur les plateformes de livraison ou les annuaires qui les référencent, les restaurateurs doivent prendre le pas, se réinventer, voire se diversifier s’ils en ont l’opportunité.
Digitaliser la restauration en quelques jours, avec Uber Eats, Deliveroo…
Ainsi, de nombreux restaurateurs ont « sauté le pas » de la livraison et/ou de la vente à emporter. Au regard de la rapidité de la pandémie, sans avoir aucunement le temps de créer leur propre identité numérique et système d’acquisition digital, le plus simple a été de se tourner vers l’existant. Uber eats, Just Eat, Deliveroo sont ainsi les grands bénéficiaires d’une digitalisation accélérée et contrainte de la restauration. Ainsi, le nombre de restaurants indépendants inscrits sur Uber Eats a doublé depuis février dernier (1).
Que ce soit pour la vente à emporter ou la livraison, il s’agit également d’une opportunité pour ces plateformes d’entrer de façon durable dans les habitudes de consommation. Comme avec Airbnb, difficile ensuite de faire revenir les consommateurs vers une vente directe, sans intermédiaire, auprès du restaurateurs. D’autant plus que désormais, en partenariat avec Carrefour, les livreurs Uber Eats proposent d’acheminer vos courses du quotidien, en quelques minutes, et à des heures plus que tardives…

Remettre le commerçant au cœur de la proximité
Donner du sens à son achat, soutenir le commerce de proximité, est une des valeurs émergent suite à la pandémie. Une opportunité pour les startups numériques de dépoussiérer « l’annuaire », largement phagocyté par Google Maps et Google My Business, pour apporter un point de vue identitaire aux commerçants de proximité, comme les restaurateurs. C’est le parti pris de la startup FlipNPik. Surfant sur l’économie locale, la plateforme propose une visibilité digitale aux commerçants.
En effet, elle s’adresse principalement aux « citoyens ambassadeurs », soucieux de soutenir l’économie locale dans leurs achats de proximité. Pour les commerçants, le premier niveau d’accès est gratuit, puis les offres payantes démarrent à 365€ HT. Elle évoluera sans doute vers un modèle de marketplace de consommation responsable à moyen terme.
Quand la restauration revient aux sources de l’expérience
Certains vont tout de même plus loin, dès à présent. C’est le cas notamment du Cent33 à Bordeaux, fort d’une présence digitale déjà existante, qui a pu mettre en place assez rapidement lui-même la vente à emporter. Désormais, le site internet du restaurant va plus loin avec une boutique en ligne. En effet, celle-ci permet d’acquérir directement les arts de la table qui participent à l’atmosphère du restaurant.
Au-delà de l’instant gourmand, le Cent33 mise avant tout sur une expérience culinaire, « ramenée à la maison ». La marque prend donc le parti de diversifier son image pour conquérir de façon durable sa clientèle. une manière de reproduire, différemment, la fréquentation régulière. La boutique en ligne du Cent33 propose ainsi les céramiques élaborées par l’artiste céramiste Adrienne Baba, ainsi que les couteaux en noyer de la Coutellerie du Périgord.
Enfin, pour poursuivre l’expérience, l’épicerie fine est un choix de développement supplémentaire. Le Cent33 propose ainsi d’acheter le fameux Granola provençal, un « apéritif salé à base de pistaches, pinions, riz soufflé, herbes de Provence, piment d’Espelette et sirop d’érable ».Le Chef devient ainsi influenceur de la dégustation apéritive « at home »… Pour les restaurateurs qui le peuvent, il est temps de remettre en effet leur talent en lumière. Nul doute que les consommateurs répondront présents.
Sources :
(2) Communiqué Le Cent33
(3) Communiqué FlipNPik