La rentrée sous le signe de la Grande Distribution

Mis à jour le 19 novembre 2020

La crise de la COVID-19 a impacté de nombreux acteurs de l’économie du territoire mais la grande distribution semble avoir été relativement épargnée. En effet, c’est l’une des activité qui a pu poursuivre même pendant le confinement. Elle a même vu son chiffre d’affaires augmenter pendant cette période. En revanche, on constate des différence entre les magasins de proximité et les hypermarchés. La crise a surtout bénéficié aux magasins étant situés dans les centres villes plutôt que les hypermarchés excentrés. Cela est bien évidemment lié aux restrictions de déplacements. On remarque également une tendance plus forte vers le drive ou la livraison à domicile. Les consommateurs ont effectivement privilégié ce moyen de faire ses courses pour réduire au maximum les contacts physiques dans les magasins.

La Grande Distribution est un marché relativement stable d’année en année. Après une légère baisse (de -0,1%) en décembre 2019, son chiffre d’affaires se stabilise en janvier 2020, selon l’Insee (1). Il se nourrit majoritairement des ventes de produits alimentaires. Les enseignes des supermarchés mènent davantage la danse ces derniers temps. Les hypermarchés ont ainsi tendance à perdre de plus en plus de clients. Concernant l’impact de la crise de la COVID-19 sur le marché de la Grande Distribution, il fut relativement mesuré. En effet, il s’agit là d’un des seuls secteurs qui n’a pas connu de périodes à vide. La situation du confinement et des magasins alimentaires l’a bien illustré. Les Français se sont mêmes retrouvés dans une situation de surconsommation. Quoi qu’il en soit, la Grande Distribution semble être un secteur d’avenir, avec de nouvelles tendances à suivre. 

Un secteur qui attire les jeunes

Selon le Directeur de l’école de commerce IFP et ancien acteur de la Grande Distribution, Mathieu NAUD, la Grande Distribution est un secteur très prometteur pour les jeunes. 

C’est un marché qui offre des opportunités à tous les jeunes animés par leur motivation. C’est le critère principal de sélection et de recrutement de nouveaux employés. Cela permet de donner une chance à des jeunes qui veulent se lancer dans le monde professionnel et qui se confrontent chaque jour à des portes fermées. C’est d’autant plus compliqué en cette période de post-confinement pour de nouveaux arrivants dans le monde du travail.

De plus, la Grande Distribution prodigue une réelle promesse d’ascension professionnelle. Un jeune peut arriver sans expérience, sans bagage étudiant ou de diplôme particulier et avoir la chance de grimper les échelons par lui-même. C’est ce qui attire principalement ces jeunes au sein du marché de la Grande Distribution : pouvoir aspirer à un rôle important, porté par leur talent et leur détermination. 

Pour entrer dans la famille de la Grande Distribution, il existe différents modes de recrutement. Tous aussi diversifiés que les profils proposés. Par exemple, un jeune rentre en alternance sous une enseigne de la Grande Distribution. Ce dernier sera épaulé du début à la fin de son contrat. Il sera formé tout en étant plongé directement dans un environnement professionnel. Il côtoiera ainsi des polyvalents, des responsables de magasins, des collègues assignés aux mêmes tâches que lui, etc… Une vrai diversification de profils !

C’est un vrai cercle qui se construit, des liens sociaux et professionnels qui se nouent. L’appartenance au secteur de la Grande Distribution se crée ainsi rapidement pour bon nombre de jeunes. Ce marché leur a donné une chance, une formation, un métier. 

C’est dans cette démarche que Mathieu NAUD a décidé de désormais consacrer sa vie à former de nouveaux jeunes et à leur transmettre ce savoir. Il souhaite les encourager et leur offrir une opportunité, dans un marché qui, de surcroît, connaît rarement de crise.

La Grande Distribution, peu impactée par le Covid

La COVID-19 a eu raison de l’activité de nombreux commerces. Cette pandémie a fait se remettre en question le fonctionnement de certains secteurs. Elle a même poussé parfois à revoir sa façon de travailler. 

Pour le secteur de la Grande Distribution, le Covid n’a pas eu grande répercussion. Il a eu tout de même un impact sur la fréquentation et la consommation aiguë des Français sur certaines semaines. En effet, on se souvient tous de cette précipitation de milliers de Français dans les super et hypermarchés au début du confinement. Ce fut une énorme vague qu’il a fallu affronter avec rapidité, réorganisation et précaution de la part des acteurs de la Grande Distribution. 

Cette précaution a eu ensuite raison d’un retour presque à la normale de la consommation des Français. En effet, la crainte de sortir causée par le Covid, a freiné la fréquentation massive des Français dans les divers établissements de la Grande Distribution. 

Cette stabilisation de fréquentation et de consommation des super et hypermarchés s’est poursuivie pendant le dé-confinement. Chaque enseigne s’est impliquée dans une prise de position de protection de leurs équipes, ainsi que de leur clientèle. Le trafic était alors régulé afin de respecter au mieux les gestes barrières et la distanciation sociale. Tout ceci s’est organisé rapidement, sans jamais freiner l’activité des établissements de la Grande Distribution. 

grande distribution courses homme
La crainte de la COVID-19 a freiné de nombreuses personnes pour sortir faire leurs courses

Vers une tendance d’engagement local de la Grande Distribution

Le confinement a certainement eu un impact d’engagement de la part des Français sur leur consommation locale. En effet, nous observons, en prenant l’exemple du départ en vacances des citoyens français, qu’ils sont prêts à rester en France afin de faire marcher les commerces locaux plutôt que ceux de l’étranger.

Cet esprit de solidarité s’est donc consolidé par le passage du Covid. Alors que la tendance de l’éthique et du local se dégageait déjà avant la pandémie, elle n’en est que plus renforcée cette année. 

D’après Mathieu NAUD, cet engagement local rend faveur aux supermarchés au profit des hypermarchés. En effet, selon l’Insee “le chiffre d’affaires des supermarchés augmente (+0,6 %) tandis que celui des hypermarchés est quasi stable (+0,1 %) (1). Un propos renforcé également par un article de LSA : “c’est l’enseigne des Mousquetaires qui, sans surprise, a été la plus dynamique en 2018” (2).

Ce qu’il faut, aujourd’hui, valoriser dans un magasin alimentaire, c’est la provenance locale des produits et le côté éthique de l’enseigne sans être du greenwashing évidemment. De plus, le spectre social est de plus en plus important. En effet, le fait de proposer des emplois de longue durée, et de mettre son employé au cœur des préoccupations,… devient un facteur considérable dans l’esprit du consommateur de nos jours. 

A l’aide d’un professionnel de la Grande Distribution et expert des métiers du commerce, Mathieu NAUD, un décryptage du marché de la Grande Distribution a été effectué. Il permet de tirer le bilan d’un secteur stable et nullement en danger. C’est un marché qui attire les jeunes car il est riche d’opportunités professionnels. La Grande Distribution fait partie de ces rares marchés dont l’activité n’a pas été considérablement bousculé par la crise sanitaire. Cependant, cette dernière a fait ressortir un intérêt de plus en plus conséquent sur la tendance responsable, éthique et locale. 

Sources

  1. En Janvier 2020, le chiffre d’affaires des grandes surfaces alimentaires se stabilise, de l’Insee, de 28 février 2020 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4319309
  2. Bilan des distributeurs alimentaires : Qui a le plus progressé en 2018 ? de LSA, 7 mars 2019 : https://www.lsa-conso.fr/bilan-2018-des-distributeurs-alimentaires-qui-affiche-la-plus-forte-progression,312901
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