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Vers un internet satellitaire européen ?

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L’Union Européenne étudie la possibilité de développer son propre internet satellitaire européen. Pour réaliser l’étude de faisabilité de ce système de communication par satellite, la Commission européenne a constitué un consortium. Il est composé de fabricants, opérateurs, prestataires de services de satellites européens et de services de lancement.

Ce nouveau système de connectivité satellitaire cherche à remplir plusieurs objectifs : assurer la souveraineté numérique de l’Europe, proposer une connexion sécurisée à ses utilisateurs publics et privés, apporter le haut débit aux zones rurales et zones blanches. L’UE dédie 7,1 millions d’euros de budget sur un an pour permettre au consortium de rendre ses conclusions.

Combler la fracture numérique en Europe grâce aux technologies numériques et spatiales

Ce nouveau projet de connectivité satellitaire européenne rejoint d’autres programmes lancés ces dernières années. C’est notamment le cas de Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre. Issu de plus de 15 ans de travail, il est opérationnel depuis 2014. Ou encore de Galileo, le système de positionnement par satellites, dont le déploiement vient d’être achevé. Le nouveau programme d’internet satellitaire devrait tirer parti des technologies numériques, ainsi que spatiales.

Les enjeux du système européen de connectivité spatiale sont véritablement conséquents. Aussi ne relèvent-ils pas seulement d’une guerre d’ego avec les Etats-Unis ou la Chine notamment. Avec ce nouveau programme d’internet satellitaire, l’UE entend pouvoir proposer des services de communication et d’internet sécurisée à tous ses membres. C’est également l’occasion de fournir une connectivité à haut débit pour tous les citoyens européens, les entreprises et les institutions.

Il s’appuiera sur le programme GOVSATCOM de l’Union européenne de mise en commun et de partage des services par satellite. Et garantira un niveau élevé de fiabilité, de résilience et de sécurité qui n’est actuellement pas disponible sur le marché. Il tirera également parti de l’initiative EuroQCI qui promeut une technologie innovante de cryptographie quantique.

Consortium de l’étude de faisabilité

En s’attachant à combler les besoins réels des utilisateurs, le programme de connectivité satellitaire européenne pourrait enfin proposer une solution technique adaptée aux territoires en Europe. L’occasion de réduire, voire supprimer, la fracture numérique qui divise les populations et leurs opportunités.

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Satellite en orbite basse autour de la Terre – Concept de l’étude pour un internet satellitaire européen

Stimuler l’économie numérique avec l’efficience d’un internet satellitaire européen

Pour réaliser l’étude de faisabilité, le consortium rassemble les entreprises de référence. Il compte donc dans ses rangs Airbus, Arianespace, Eutelsat, Hispasat, OHB, Orange, SES, Telespazio et Thales Alenia Space. Pour être pertinent, le programme du nouveau système spatial cherchera à pouvoir fonctionner avec les infrastructures actuelles, ainsi qu’à être suffisamment évolutif pour avancer avec celles à venir. 

Il [renforcerait] la capacité de l’UE à accéder au cloud et [fournirait] des services numériques de manière indépendante et sécurisée, ce qui est essentiel pour instaurer la confiance dans l’économie numérique et garantir l’autonomie stratégique et la résilience de l’Europe.

A l’occasion de l’étude de faisabilité, un programme de partenariat public-privé (PPP) sera envisagé. L’envergure du projet donnant lieu à des besoins de compétences et moyens allant dans le sens de sa bonne réalisation.

Outre rétablir la souveraineté de l’UE en matière de sécurité notamment, ce projet d’internet européen pourrait donner une impulsion significative à un grand nombre de secteurs d’activité. Transport routier et maritime, trafic et contrôle aérien, développement de véhicules autonomes, applications de l’Internet des objets (IoT)…

Ainsi, en mettant sur le marché un internet satellitaire européen, l’UE disposerait d’une technologie comme il n’en existe pas encore. Elle ouvrirait alors le champ des possibles, dans un monde dicté par le digital, mais dont les infrastructures actuelles ne pourront supporter longtemps l’augmentation du flux des données.

Il est destiné à offrir une sécurité renforcée dans la transmission et le stockage d’informations et de données ; répondant aux besoins de divers utilisateurs tels que les agences gouvernementales, les sociétés financières et bancaires, les réseaux scientifiques, les infrastructures critiques et les centres de données.

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Rendre la souveraineté numérique à l’Union Européenne pour protéger ses utilisateurs, entreprises et institutions.

Un internet satellitaire européen pour anticiper l’arrivée de la 6G

Le futur système de communication par satellite européen permettra d’exploiter plus largement les technologies satellitaires, plutôt que les réseaux terrestres. Une étape nécessaire pour bien s’intégrer dans l’écosystème 5G. Avec ce programme, l’UE entend ainsi faire concurrence à Starlink, le service dédié de SpaceX. Basé également sur une constellation satellitaire, le nouveau jouet d’Elon Musk est déjà en bêta test aux Etats-Unis. Il dispose fin 2020 de 12 000 satellites en orbite basse autour de la Terre. L’occasion de se demander si l’Union Européenne n’arrive pas déjà trop tard sur le créneau, compte tenu de la vitesse d’évolution des hautes technologies.

L’étude de faisabilité menée dans un premier temps courant 2021 devrait révéler l’interopérabilité du projet avec les infrastructures actuelles mais aussi avec les futures évolutions, nous menant progressivement à la 6G. Elle sera donc lancée en parallèle du projet Hexa-X. Lequel s’attaque justement à la question de la 6G et de son utilisation.

La vision Hexa-X appelle à un tissu x-enabler d’intelligence connectée, de réseaux de réseaux, de durabilité, de couverture de service mondiale, d’expérience extrême et de fiabilité.

Projet Hexa-X

Autant dire qu’à ce stade, les contours du projet restent flous. Quoi qu’il en soit, ce projet s’inscrit dans le cadre du programme d’investissement Horizon 2020 de l’UE. Prévu pour donner de premiers résultats en 2022, il devrait permettre de travailler de concert avec le potentiel système de connectivité satellitaire de l’UE.

Sources

“Les acteurs européens de l’espace et du numérique vont étudier la construction du système de connectivité satellitaire de l’UE”, communiqué de presse du 23 décembre 2020

Starlink satellites 

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