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GRDF : valorisation du bioCO2 de la méthanisation

Dernière mise à jour:

GRDF a sélectionné 3 projets innovants en vue d’améliorer la compétitivité du biométhane, un gaz renouvelable produit localement en Nouvelle-Aquitaine (1). Pour développer la valorisation des gaz renouvelables, la société de distribution de gaz a retenu 3 projets capables d’exploiter le CO2 biogénique ou bioCO2, coproduit issu de la méthanisation. L’annonce des lauréats a été faite le 30 novembre 2021 à Bordeaux, lors de la journée régionale de la méthanisation. L’initiative s’inscrit dans la volonté de GRDF de contribuer activement à atteindre l’ambition fixée par la Loi énergie climat. Laquelle vise 10 % de gaz renouvelable en 2030. Parallèlement, l’Ademe étudie même la faisabilité d’un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 (2). Pour cause, ils sont des solutions concrètes aux enjeux économiques et environnementaux actuels. Valorisation des déchets, décarbonation de l’industrie et des transports… Mais aussi création d’emplois et de revenus supplémentaires pour les agriculteurs.

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BioCO2 et biométhane, des enjeux environnementaux et économiques

Le biogaz permet de valoriser les déchets de l’agriculture, de l’industrie agro-alimentaire, de la restauration collective, de la collecte d’ordures ménagères ou de déchets verts, de la collecte des déchets de bois, des stations d’épuration, ou encore des installations de stockage de déchets non dangereux. Le gaz produit à partir de ces déchets atteint ensuite le même niveau de qualité que le gaz naturel et peut donc être exploité de la même façon.

Les producteurs de biométhane tirent actuellement des revenus de la production du gaz renouvelable et du digestat, engrais organique naturel issu de la méthanisation. En valorisant également le bioCO2, ils s’assurent alors des revenus supplémentaires. Dans le même temps, cela permet de valoriser encore davantage de produits de la méthanisation et donc d’améliorer la compétitivité du biométhane. Il sert par exemple en étant injecté dans des serres pour la croissance de végétaux, le traitement des eaux, la culture de microalgues…

Un appel à projets GRDF pour un impact positif sur le territoire

Actuellement, la France compte 283 sites d’injection de biométhane dans les réseaux de transport et de distribution de gaz naturel. Ces sites ont une capacité de production de 3,9 TWh/an de gaz renouvelable et local (3). Concrètement, c’est l’énergie nécessaire pour alimenter plus de 320 000 foyers en gaz annuellement, ou faire rouler 13 000 bus au bioGNV. Le rythme d’installation de ces sites a fortement augmenté au cours des 2 dernières années. Rien qu’en 2020, 91 nouveaux sites ont ouvert en France. Si bien que chaque année, ils permettent de quasiment doubler la quantité de biogaz injectés dans le réseau.

En plus de son impact environnemental, et des revenus générés, ces sites sont également créateurs d’emploi. Ainsi, la filière atteint 7 300 emplois directs et indirects en 2020. (4)

Dans ce contexte d’innovation pour le bioCO2, l’appel à projet de GRDF adopte une approche différente des solutions existantes. Il cherche à donner de la place à des solutions pour de plus petites unités, pour compléter l’offre existante concentrée dans de grosses installations. Ainsi, les 3 projets lauréats répondent à des impératifs d’innovation, de mise en place rapide et de reproductibilité. Dans ce contexte, GRDF se présente comme un partenaire financier ainsi qu’un intermédiaire de choix pour la mise en relation avec des partenaires.

Trois projets lauréats pour valoriser le bioCO2 issu de la méthanisation

Concrètement, GRDF a décidé d’accompagner 3 projets distincts pour valoriser le bioCO2 de manière différente. Il soutient donc :

Dioxycle, startup bordelaise spécialisée dans le « recyclage » du CO2 industriel. Pour ce faire, elle propose une technologie novatrice d’électrolyse basse température du CO2. Déjà bien avancé, le projet sera mis en fonction dès 2022. Il vise, dans un premier temps, à convertir 20 kg CO2 par jour. Puis il cherchera à augmenter sa production jusqu’à atteindre 1 tonne CO2 recyclé par jour.

SUEZ et ses partenaires, Prodeval, Valocarb, CarbonWorks, Naldeo Technologies et Industries. Le collectif recherche les meilleures solutions technologiques pour récupérer le CO2 issu de la purification du biogaz. Cela permettrait à la fois de créer de la valeur sur des produits actuellement perdu, ainsi que d’améliorer le bilan environnemental. Pour débuter, ils exploiteront le site de méthanisation Terres d’Aquitaine à Saint-Selve en Gironde.

La Société d’Economie Mixte (SEM) Avergies, 7 porteurs de projets de sites de méthanisation du Sud-Ouest et Solagro cherchent à fixer une grille tarifaire cohérente et commune. L’objectif ? Empêcher les concurrences entre sites de production et valoriser au maximum le bioCO2. Plus encore, ils cherchent à mutualiser les moyens pour réduire les investissements de chacun et pousser au maximum la dimension responsable du projet.

Sources

  1. Quand Innovation rime avec méthanisation en Nouvelle-Aquitaine, GRDF, communiqué de presse du 6 décembre 2021
  2. Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ?, ADEME, janvier 2018 
  3. Gaz renouvelables et économie circulaire, GRT Gaz
  4. Panorama du Gaz renouvelable 2020, GRDF
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