La foncière agricole FEVE (Fermes En ViE), aide les porteurs de projets en agroécologie à lancer leur exploitation. Pour cela, elle est présente pour le financement mais apporte aussi un accompagnement complet. Ses actions sont d’autant plus importantes que la filière de l’agriculture biologique est en difficulté. En effet, en 2022, 3 380 fermes ont arrêté de faire du bio (1). De nombreux éleveurs et cultivateurs souhaitent également sauter le pas, pour une exploitation plus simple et plus rentable. Le Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a d’ailleurs annoncé un plan de soutien à la filière. Cette annonce à eu lieu à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Cependant, des initiatives comme FEVE ont un rôle clé à jouer dans le soutien de l’agriculture biologique.
FEVE : soutien actif pour l’agriculture biologique
FEVE préconise notamment aux agriculteurs une diversification de leurs activités et productions. Ainsi, ils ne sont pas dépendants d’une source unique de revenu. L’intégration du biologique dans leur modèle d’exploitation s’avère alors plus accessible. De plus, il est primordial qu’ils atteignent un haut niveau d’autonomie, notamment pour les intrants. Il s’agit de ce qui entre dans la production, soit le matériel, les semances,… De cette manière, ils évitent d’être dépendants aux fluctuations de marché, de plus en plus fortes. FEVE aide alors les porteurs de projets par le financement mais aussi l’accompagnement.
Camille et Raphaël sont les repreneurs de la Ferme de Magnantru, située à Périgné, en Nouvelle-Aquitaine. S’ils ont pu réaliser ce projet, c’est notamment grâce à l’aide que FEVE leur a apportée, il y a un an (1). Il s’agit d’une ferme entièrement basée sur un modèle biologique, avec des activités très diversifiées. En effet, elle comporte un élevage bovin, un élevage d’oies et de grandes cultures. Elle dispose également d’un magasin pour un circuit de vente direct, permettant de valoriser les productions. D’ailleurs, un atelier de transformation leur permet également d’augmenter la valeur ajoutée de leurs produits. Pour finir, Camille et Raphaël ont une activité de chambre d’hôte, assurant un avenir pérenne à la ferme.
Le bio dans les rayons, délaissé ?
Le cofondateur de FEVE, Simon Bestel, a lui aussi remarqué cette chute d’intérêt pour le bio. Si celle-ci a lieu pour les agriculteurs, c’est aussi le cas des consommateurs. La principale raison pour ces derniers est liée à l’inflation et l’augmentation du coût de la vie. Ainsi, même les consommateurs habitués au bio peuvent se retrouver dans une situation où ils ne peuvent pas en acheter. Certains vont alors privilégier des produits moins chers, même si la qualité est moins bonne. Cependant, la plupart sont à la recherche d’une alimentation saine et vertueuse pour l’environnement. C’est pourquoi il est primordial de soutenir les porteurs de projets agricoles voulant intégrer le biologique.
En grandes surfaces, les consommateurs français délaissent alors peu à peu le bio dans les rayons. En effet, les ventes de bio reculent, baissant au total de 8,1 % en 2022 (2). Le poids du bio dans le chiffre d’affaires descend même plus bas que celui de 2019 (2). Parmi les principaux coupables se trouve l’accessibilité des prix. Les familles sont contraintes de réduire leurs achats dans les rayons bio pour faire des économies. Face à l’inflation, il peut être difficile de s’en sortir à bon compte dans les grandes surfaces, obligeant les consommateurs à délaisser le bio.
Sources :
- “Bio : dans une mauvaise passe, la filière doit être soutenue – réaction et cas d’usage FEVE”, communiqué de presse du 23 mars 2023
- “2022 : Conjoncture France”, étude NielsenIQ, publiée le 7 février 2023
