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Entretien avec Laurent DEVERLANGES, Directeur du Caviar de Neuvic

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La crise de la COVID-19 est arrivée à un moment délicat pour le Caviar de Neuvic, puisque l’ouverture de son premier restaurant à Bordeaux était prévue en avril. Une ouverture a finalement eu lieu en juillet, au Passage Sarget de Bordeaux, dans le même local que sa boutique. 

Une crise qui impacte profondément les ventes

La crise impacte profondément les ventes de l’entreprise, dont le tiers s’effectue auprès des cavistes et des restaurants. Ces établissements fermés durant le confinement, n’ont pas pu passer commande… En effet, Caviar de Neuvic travaille en partenariat avec des restaurateurs bordelais qui mettent à leur carte tout au long de l’année le caviar dans leurs plats. 

Dans le même temps, l’entreprise a vu les ventes sur internet se développer, mais cela n’a pas réussi à combler le manque de revenus liés aux ventes des autres canaux. Les magasins où est vendu le Caviar de Neuvic représentent également une part importante des revenus de l’entreprise. Ils étaient fermés.

La portée internationale de la crise frappe également Laurent DEVERLANGES. En effet, son Caviar s’exporte dans le monde, et plus particulièrement en Asie, au Japon, en Thaïlande et à Singapour… Qui drainent près de la moitié des ventes réalisées à l’export. 

Avec la fermeture des frontières et les confinements dans de nombreux pays, les ventes ont fortement ralenti. A l’export, le caviar est consommé principalement en restaurant . Les commandes ont donc subi les mêmes aléas.

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Le caviar souffre notamment de la fermeture des restaurants ainsi que de celle des frontières.

Une activité au ralenti, mais quotidienne

Cependant, l’activité de production a continué pour le domaine de Neuvic. En effet, les esturgeons ont besoin d’être suivis quotidiennement, avec des mesures d’hygiène très strictes pour tous les salariés. Sur les quelque cinquante employés, quinze seulement ont bénéficié du chômage partiel, pour garde d’enfants, ou encore pour la partie commerciale, en l’absence de possibilité de déplacement à l’étranger. La priorité est également de pouvoir préserver ses salariés, en adoptant toutes les mesures nécessaires.

Durant le confinement, l’entreprise a choisi d’aider les professionnels de santé dans le besoin en faisant des dons de masques, aux infirmières, EHPAD, maisons de retraite, ambulanciers indépendants de Neuvic. Ce sont ainsi plus de 10 000 masques qui ont été offerts. 

Plus on se montre solidaires, plus nous pouvons espérer, collectivement, sortir de cette crise

La reprise à la fin du premier confinement permet d’ores et déjà de tirer les premiers constats : l’année 2020 est une année en demi-teinte, avec une activité fortement réduite. En avril 2020, l’entreprise a atteint 40% de son chiffre d’affaires de la même période l’année précédente. En mai, à 55%, et en juin, 75%. Des statistiques qui remontent doucement, mais qui auront un impact sur les prochains mois du Caviar de Neuvic. 

Une réelle perte de chiffre d’affaires pour le Caviar de Neuvic

Durant cette période, Laurent Deverlanges estime la perte de chiffre d’affaires de son entreprise à 1,1 millions d’euros. Malgré une aide sur l’avance de trésorerie par la BPI, il faudra près de trois ans pour revenir à une activité normale. 

Dans ce type de secteur d’activité, il faut se montrer plus exigeant pour être capables de toucher plus de personnes plutôt que de se centrer uniquement sur un type de client ou être sur une seule facette du métier.

Un deuxième confinement s’annonce cependant catastrophique pour de nombreuses professions, y compris pour les métiers de bouche et le tourisme. Ce dernier secteur fait d’ailleurs partie des pôles qui ont le plus de mal à repartir, tout comme l’export. 

Toutefois, être situé à proximité de Bordeaux est un point positif. Du point de vue gastronomique, le Caviar trouve en effet sa place sur les tables bordelaises, notamment des grands restaurants. Le cadre dans lequel évolue la boutique et le premier restaurant de Caviar de la région, au cœur du Triangle d’Or bordelais, est également idéal. 

Le restaurant propose un menu accessible qui propose une véritable excursion autour du caviar. La privatisation est en outre possible, sur un étage pour les rendez-vous d’affaires, jusqu’à seize personnes. Cette offre permet de combiner business et gastronomie raffinée avec un produit d’exception…

Ainsi, pour rebondir après la COVID-19, Laurent Deverlanges prévoit de maintenir et d’accélérer son programme de développement. Il compte ainsi ouvrir plus de restaurants sur le territoire français, augmenter sa production et développer l’accueil pour le tourisme. Ces projets sont prévus d’ici à 2023, avec un investissement à hauteur de deux millions d’euros.

Dans cette situation difficile pour de nombreux professionnels, si l’on peut, c’est dans ces moments qu’il faut agir et investir.

Source : Caviar de Neuvic

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