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Marché Art de vivre : du vin à la gastronomie, un marché en pleine expansion

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Quand on évoque le marché de l’Art de vivre à la française, le terroir et la gastronomie ne sont pas loin des papilles… Du vin au caviar, en passant par des délices renouvelés mettant à l’honneur les richesses régionales, le marché s’appuie sur la qualité et la diversité des produits, au-delà du marketing. Parmi les domaines à l’honneur, les épiceries fines, l’agroalimentaire haut de gamme (caviar ou saumon…) ou encore les très bons vins français, dont le champagne. En 2017, c’est plus de 8,7 milliards d’euros rien qu’à l’export pour le vin en France. Pour l’épicerie fine, le marché est évalué à 5 milliards d’euros en France. Lequel doit son impulsion à la tendance du bien-manger, du terroir et de la valorisation du goût. Ainsi, le plaisir des papilles est à ce jour générateur de croissance, sur le territoire national comme en région bordelaise.

Art de vivre et marketing, la sensibilité française pour la gastronomie et le terroir

Français et étrangers sont extrêmement sensibles au luxe à la française. Cela se retranscrit également dans les produits d’épicerie fine, la gastronomie très haut de gamme ainsi que les vins prestigieux. Cela fait partie de ce que l’on nomme l’art de vivre à la française. Comme l’avait bien compris feu Paul BOCUSE, la qualité gustative, la créativité sont certes essentielles en gastronomie, mais l’est tout autant la communication autour des produits.

La véritable cuisine sera toujours celle du terroir. En France le beurre, la crème et le vin en constitueront toujours les bases.

Paul BOCUSE, Chef cuisinier français, 3 étoiles au guide Michelin

Le concept de terroir est très français. Il n’existe pas de terme qui recouvre tant de dimensions dans les autres langues. Le terroir constitue toute une économie basée sur la valorisation du savoir-faire ancestral, la qualité associée à une origine géographique, la valeur du local. Au-delà, pour que les produits locaux soient reconnus “du terroir”, c’est toute une stratégie marketing, y compris de la part des territoires, qui se met en place.

Aussi, le terroir français trouve-t-il alors écho à l’international. Sans ce travail, il n’y a pas de raison rationnelle pour que le vin de Bordeaux, le Cognac ou le Champagne soient si évocateurs hors de nos frontières. Il en va de même pour nos fromages et autres spécialités culinaires.

Le terroir s’avère donc être un concept marketing qui fait la force de l’art de vivre à la française.

Le vin au coeur du marché de l’art de vivre à la française

Un attrait que les investisseurs étrangers ont bien perçu, notamment dans le secteur des vins et spiritueux. Le Champagne n’est d’ailleurs pas en reste :

La notoriété des vins de Bordeaux dépasse les frontières françaises et européennes : elle est mondiale. 2 millions d’hectolitres de vins bordelais sont exportés en 2016 à l’international, pour une recette estimée à 1,7 milliards d’euros.

Sans surprise, les Chinois sont très friands des vins de Bordeaux. Ils possèdent plus de 100 châteaux dans la région et dans le bordelais, rachetés à leurs anciens propriétaires. Ils exportent ensuite les bouteilles de leurs domaines vers leur pays, en grande majorité. Aujourd’hui, ils possèdent 2% des vignobles bordelais, et ces statistiques continuent leur croissance. De riches milliardaires venus du Pays du Milieu qui sont de plus en plus nombreux à venir visiter les domaines pour les racheter, principaux investisseurs étrangers dans les vignobles bordelais.

L’export du vin français, un potentiel de croissance sans borne

Preuve de la valeur du vin français à l’international, l’export ne représente pas moins de 30 % de la commercialisation des vins français. Ce chiffre en fait le deuxième poste excédentaire du commerce extérieur français, juste derrière l’aéronautique.

Plus encore, selon IWSR, la Chine compterait pour 71,8 % de la croissance du marché en volume en 2020. Toutefois, ce résultat peut avoir été freiné par la crise sanitaire, ayant fortement ralenti les échanges commerciaux. La tendance asiatique pour le vin français en fait d’ailleurs un marché de choix pour l’entreprise bordelaise Uwine.

L’export est d’autant plus important pour le vin français que la consommation des français même évolue. Ainsi, d’après un étude Vinexpo/IWSR, on anticipait une baisse de la consommation en volume de 13 % entre 2011 et 2020. On passe donc d’une consommation quotidienne à une consommation plus festive. Moins de quantité, plus de qualité.

Outre la Chine, le premier pays consommateur de vin mondial reste les États-Unis. Les taxes Trump de 25 % n’y changeront rien. Les spécialistes estiment une croissance de 6,5% en volume et 11% en valeur pour l’importation de vins français. Il n’en est pas moins que les pertes liées à cette taxe s’évaluent à 400 millions d’euros en 2020.

Outre les très gros marchés que représentent les USA et la Chine, l’Afrique se présente également comme un marché porteur. Côte d’Ivoire, Namibie et Nigéria affichent parmi les plus grandes croissances des importations de vin en 2020. C’est d’ailleurs avec ces territoires que AOW Groupe déclarait vouloir faire commerce. Lesquels étant particulièrement friands des vins bio.

Le vin bio, une évolution de l’art de vivre qui a de l’avenir

Plus récemment, c’est donc notamment avec les vins bio que la gastronomie française se renouvelle. Elle s’ouvre à une audience diversifiée et attachée à la terre. A tel point que le Salon VINEXPO de 2019 a misé notamment sur les vins biologiques, avec un espace dédié. Pour se rendre compte de l’intérêt croissant des amateurs de vin pour le bio, il faut savoir que depuis 2010, le chiffre d’affaires du secteur augmente d’environ 15 % chaque année.

Dans la lignée de la tendance de fonds pour un mode de vie plus sain, un consommateur sur deux est disposé à plus cher un vin bio. Qualité du vin (48 %), soutien du terroir et des producteurs locaux (44 %) et respect de l’environnement (43 %) en sont les principales motivations.

Côté marketing, le bio et les petits producteurs font également des progrès. Nombreux exploitent la puissance du storytelling sur le vigneron, son histoire de famille, son savoir-faire transmis de génération en génération, son amour pour ses raisins, ses convictions…

Le bio, grand gagnant de la tendance de fond pour le local et la qualité

Le succès grandissant du bio vaut pour le vin mais également pour tous les autres produits alimentaires. Ainsi, fin 2019, 2,3 millions d’hectares étaient cultivés en bio. Cela représente 8,5 % de la surface agricole exploitée. Pour comparer, elle s’élevait à 2 millions d’hectares en 2018, ce qui était déjà 13 % de plus qu’en 2017. Depuis 2010, la France connaît l’augmentation des surfaces bio la plus élevée de l’Union européenne. Elle se place désormais en deuxième position, juste derrière l’Espagne.

L’Occitanie compte environ 10 660 fermes pour plus de 500 000 hectares de bio. Ensuite, la Nouvelle-Aquitaine et ses 7000 fermes s’étendent sur 290 000 hectares. Enfin, l’Auvergne-Rhône-Alpes affiche un peu plus de 6 500 fermes en bio sur 274 000 hectares.

Côté consommation, le chiffre d’affaires du bio explose d’année en année. Ainsi, en 2019, il s’élevait à près de 12 milliards d’euros, soit une hausse de 1,3 milliard d’euros en un an. C’est donc autant que l’Allemagne, leader européen du bio.

Rien qu’en ce qui concerne les Magasins Spécialisés Bio tous rayons confondus, le chiffre d’affaires atteint 4,2 milliards d’euros. En 2019, on s’attendait à une croissance de 10,3 % pour 2020. Notons par ailleurs que la crise sanitaire a favorisé le consommer local, boostant éventuellement cette estimation.

La région bordelaise, une terre de choix pour les professionnels de la gastronomie

Au-delà du marché du vin et des spiritueux lui-même, ces dernières années ont vu l’éclosion à Bordeaux d’un certain nombre d’épiceries fines, dédiées au plaisir culinaire. Parmi ces enseignes, on peut citer le Dock des épices, ou encore le Comptoir bordelais.

Celui-ci met notamment à l’honneur l’ensemble des spécialités régionales, comme les cannelés de Bordeaux, les raisins au Sauterne et chocolat noir, les macarons de Saint-Emilion, les bouchons de Bordeaux, les guinettes cerise et chocolat de Mademoiselle de Margaux, ou encore la lamproie à la bordelaise.

Il en est de même pour les restaurants gastronomiques, et notamment le Quatrième Mur, au sein de l’Opéra National de Bordeaux, dirigé par le célèbre Chef Philippe ETCHEBEST.

J’ai choisi de m’installer à Bordeaux car c’est ma ville et je voulais participer à son dynamisme.

Philippe ETCHEBEST, Chef cuisinier étoilé, propriétaire du Quatrième Mur, animateur des émissions culinaires Objectif Top Chef et Cauchemar en cuisine.

Gordon Ramsay, autre grand nom culinaire, britannique cette fois-ci, a posé ses valises au pied de l’Intercontinental Bordeaux – Le Grand Hôtel. Au sein du Pressoir d’Argent, restaurant deux étoiles au Guide Michelin, il met à l’honneur la gastronomie française. Foie gras des Landes, légumes issus de l’agriculture biologique du Pays Basque, homard breton… Preuve s’il en fallait encore de la valeur des appellations et du terroir français.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTE. A CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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