Femme aux longs cheveux

Capillum, le business d’un cheveu environnemental

Capillum fait partie des acteurs innovants, pour proposer des solutions durables à partir du recyclage des cheveux. Il s’agit d’une entreprise pionnière dans ce secteur, qui fait beaucoup parler d’elle depuis un mois.(1) Le 25 juillet 2020, le vraquier Wakashio s’est échoué au large des côtes mauriciennes, déclenchant une catastrophe écologique. En déversant plus de 3800 tonnes de fuel et 200 tonnes de diesel dans l’Océan Indien, le navire atteint directement la faune et la flore marine. Un événement aux conséquences importantes pour l’écosystème local. Des initiatives solidaires venues des quatre coins du monde viennent en aide à la population, pour éviter une marée noire comme celle d’Amoco-Cadiz en 1978…

Un constat suite aux catastrophes environnementales passées

Les naufrages de navires transportant du pétrole ou du fioul lourd sont de véritables catastrophes environnementales. En s’échouant, ces matières néfastes pour la nature se déversent dans l’eau, et atteignent la faune et la flore. A proximité des côtes, les dépôts se retrouvent au bord des plages, et sont qualifiées de marées noires. Le naufrage d’Amoco Cadiz, qui a déversé 230 000 tonnes de pétrole brut et de fioul, est la pire marée noire d’Europe au XXème siècle. En résumé, la marée noire souille alors plus de 360 km de littoral, et est l’une des pires catastrophes à ce jour. Plus localement, le naufrage du Prestige, en 2002, a touché les côtes d’Aquitaine, du sud de la Bretagne jusqu’au Portugal. Avec 77 000 tonnes de fioul lourd, il n’en est pas moins catastrophique. Les populations contribuent alors à la récolte des déchets pétroliers sur le bord des plages. 

Dans le même temps, les entreprises essaient de récupérer les déchets dans l’eau. Après ces différents événements, ces dernières se sont penchées sur des solutions efficaces pour absorber les déchets. Et une solution a été trouvée, écologique, économique et prometteuse : le cheveu. En effet, il est en capacité d’absorber jusqu’à 8 fois son poids en hydrocarbures, étant hydrophobe et oléophile. Ainsi, un kilo de cheveux absorberait en moyenne un kilo d’hydrocarbures. Capillum et d’autres associations comme Coiffeurs Justes nouent des partenariats avec les coiffeurs de tous les territoires. Grâce aux coupes de cheveux réalisées, ces derniers sont récoltés et créent ensemble de gros boudins, mis à l’eau près des côtes souillées. Ils absorbent ainsi les hydrocarbures, avant d’être traités dans des entreprises spécialisées. 

Un cheveu solidaire, environnemental et écologique

Capillum (2) a fait un constat en débutant son activité : les cheveux coupés représentent plus de 50% des déchets des salons de coiffure. En France, chaque année, cela représente pas moins de 4000 tonnes de déchets capillaires. Un déchet initial qui peut servir, et être transformé en ressource future. Pour lutter contre les marées noires, absorber les hydrocarbures, et assainir progressivement la planète. Le tout, en économisant de l’eau : Capillum considère qu’un kilo de cheveux consommerait chaque année 200 litres d’eau. Ce sont donc des chiffres importants, et des actions permettant progressivement d’arriver à économiser les ressources naturelles. 

Avec la mobilisation d’associations comme les Coiffeurs Justes, les salons peuvent adhérer au mouvement et envoyer les cheveux récoltés aux ONG présentes sur l’Île Maurice. A Bordeaux, 29 coiffeurs (3) font partie de cette initiative. A l’échelle départementale, une soixantaine de salons sont mobilisés. Une belle preuve de solidarité qui se développe encore aujourd’hui.

Mais la récolte des cheveux a aussi une autre valeur, solidaire elle aussi. Ils permettent, sous certaines conditions (4), de concevoir des perruques. Ces dernières servent aux personnes ayant perdu leurs cheveux suite à une chimiothérapie. Les cheveux récoltés permettent ainsi de soutenir les personnes malades dans leur reconstruction. Ainsi, des associations comme Fake Hair Don’t Care ou Solid’Hair proposent à des salons de coiffure d’être partenaires. Autour de Bordeaux, deux coiffeurs sont partenaires de cette démarche (5). Ils récoltent les mèches de cheveux des clients, et les envoient pour les traiter. En plus d’être un geste solidaire, il permet de limiter la consommation d’eau et l’émission de nouveaux déchets. Le cheveu, comme un lien entre les personnes, permet de se reconnecter à la nature et à l’autre… 

Sources : 

  1. Communiqué de presse Capillum – 14 août 2020
  2. Le recyclage des cheveux pour l’environnement : la démarche Capillum
  3. Coiffeurs Justes – Les salons adhérents
  4. Fake Hair Don’t Care – NOS CONSEILS DE COUPE
  5. Fake Hair Don’t Care –TROUVER UN COIFFEUR
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