De nombreux aéroports se retrouvent en difficulté et se voient controversés depuis plusieurs mois. Dans le contexte actuel, la crise du COVID-19 et la loi “climat” bousculent le secteur aéroportuaire. La situation n’est donc pas propice au développement des affaires. Mauvaise passe ou changement des habitudes de voyage, l’aéroport fait face à de nombreux obstacles. Quelles sont alors les actions mises en place pour redynamiser le secteur ?
Les aéroports au cœur d’un contexte difficile
Si les aéroports français ont toujours été très fréquentés, depuis la crise sanitaire, le nombre de passagers baisse drastiquement. Effectivement, en 2019, ils accueillaient 215 millions de passagers dans toute la France, soit plus de 3 fois le nombre d’habitants du pays (1). Cette année étant la dernière avant l’arrivée de la pandémie, elle représente la fréquentation normale des aéroports en France. Quant à l’année 2021, post COVID-19, la diminution de la fréquentation est flagrante. Les aéroports français ont accueilli 90 millions de passagers, soit seulement 42% de la fréquentation de 2019 (1). Bien que le COVID-19 ait freiné les flux touristiques, l’activité semble avoir du mal à reprendre son cours.
Outre la crise sanitaire, les revendications environnementales et les lois en faveur de la protection du climat entrent en jeu. En effet, les voyageurs sont de plus en plus concernés par la protection de l’environnement. C’est pourquoi l’Etat a voulu mettre en place la loi Climat et Résilience. Datant du 22 août 2021, elle prévoit des mesures de protection environnementale qui s’appliquent entre autres aux compagnies aériennes (2). Notamment l’Article 147 qui oblige les compagnies aériennes à compenser les émissions de GES de leurs vols intérieurs (3). Il existe également l’Article 145 qui vise à interdire certains trajets intérieurs. Il concerne les vols intérieurs “dont le trajet est également assuré sur le réseau ferré national sans correspondance pour une durée inférieure à 2h30” (3). Le but de ces mesures est alors de limiter les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien.

L’aéroport de Bordeaux met les passagers au cœur de ses priorités
L’aéroport de Bordeaux profite de sa taille humaine pour garantir une très bonne ponctualité. En effet, il se classe en tant que 3ème aéroport le plus ponctuel d’Europe dans sa catégorie (4). La plateforme aéroportuaire affiche un taux de ponctualité de 83,5% fin août 2022 selon les données d’OAG (Official Aviation Guide) (4). L’aéroport s’engage depuis l’année dernière dans le programme Airport Service Quality (ASQ) (4). Il a ainsi rejoint plus de 400 aéroports internationaux adhérant à ce programme de l’Airport Council International. Ce dernier vise à mesurer et améliorer la qualité de service vis-à-vis des passagers. C’est ainsi que depuis 2021, l’aéroport se dirige vers une qualité de service optimum. Audits techniques, nouvelle organisation et investissements conséquents, l’aéroport priorise l’amélioration de l’accueil et du service aux passagers.
La société souhaite alors corriger ses défauts et valoriser ses atouts, tout en se modernisant. L’aéroport de Bordeaux prévoit des travaux pour les sanitaires et systèmes de climatisation, estimés à 2 millions d’euros (4). L’expérience des passagers se retrouve également au cœur des préoccupations. Cela passe notamment par un meilleur accès WiFi, des espaces de travail rénovés et des fontaines d’eau fraîche installées. Au-delà du confort, des agents d’information, les Airports Angels, seront présents pour renseigner les passagers. Quant au télé-affichage, rénové, il assure désormais une meilleure lisibilité. D’un point de vue environnemental, l’aéroport a prévu l’installation de 67 bornes électriques sur les parkings (4). Un premier bus électrique réduisant l’émission de 55 tonnes équivalent CO2 sur une année va aussi être mis en route (4). En amont de l’arrivée du tram en 2023, le trajet vers aérogares et parvis a été entièrement repensé, aménagé et va être végétalisé. L’objectif de cet aménagement paysager est de réduire les zones de chaleur, de conforter les corridors écologiques et de favoriser la biodiversité.
Sources :
- Résultats d’activité des aéroports français en 2021, UAF&FA (Union des Aéroports Français & Francophones Associés)
- « Loi « Climat et Résilience »: des avancées et des limites », Vie-publique.fr
- “LOI n°2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets”, Légifrance
- “Améliorer la qualité d’accueil : notre priorité”, Aéroport Bordeaux-Mérignac, communiqué de presse du 27 septembre 2022