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Aide à la Vie Partagée : vers un habitat inclusif généralisé

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L’Aide à la Vie Partagée, le futur réflexe pour des logements plus inclusifs ? À partir du début d’année, le Gouvernement met en place une nouvelle mesure “starter”, qui met à contribution les départements. Cette mesure permet la mise en place de ce que l’on appelle l’Aide à la Vie Partagée (AVP). Grâce à cela, les personnes en perte d’autonomie continuent à vivre dans un environnement confortable et rassurant, avec la présence d’autres personnes. Un accompagnement pérenne et bienveillant, bénéfique sur le long terme, et sur bien des aspects. 

Le mois de décembre 2021 sera l’occasion de mettre en avant le concept de l’habitat partagé. En effet, le réseau national de l’habitat partagé et accompagné met en place des journées pour aborder l’habitat inclusif sur l’ensemble du territoire. Ces rencontres ont lieu à Lille, Paris, Nantes, Agen, Lyon et Bordeaux. A Bordeaux elles ont eu lieu le 6 décembre. Elles ont été l’occasion de rassembler l’ensemble des acteurs du secteur autour d’une même problématique. En effet, il convient de dire qu’il existe une urgence concernant le logement des personnes âgées et vulnérables sur l’ensemble du territoire.

Cette urgence doit mener à des discussions afin de trouver les solutions les plus adaptées. Les personnes âgées doivent avoir le choix de la façon dont ils veulent vivre et avec qui ils veulent vivre. Ainsi, un cadre s’organise autour de la loi ELAN qui permet de favoriser la mise en place de formes alternatives en matière d’habitat pour les personnes vulnérables. Le réseau national de l’habitat partagé et accompagné emploi son réseau de pas moins de 60 adhérent pour faire émerger des solutions. 

L’Aide à la Vie Partagé, un concept largement soutenu

L’annonce du Gouvernement est bien accueillie par les personnes elles-mêmes, qui profitent d’une aide non négligeable. En effet, les départements et la Caisse Nationale de la Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) prendront en charge les coûts relatifs à la création de ces espaces. Une aide qui s’étend du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2022. Pour les personnes à qui cela bénéficier, cela constitue un véritable message d’espoir. 

Les habitats partagés se trouvent à mi-chemin entre vie collective en établissement et vie autonome “comme avant”. Ils sont l’équilibre parfait pour les personnes qui ne peuvent vivre seules dans leur logement, mais qui sont encore assez autonomes pour se passer de structures spécialisées. Ainsi, les habitats partagés accueillent des personnes en situation de handicap moteur ou mental, des personnes en perte d’autonomie, et des personnes âgées. 

De cette manière, ces habitats inclusifs permettent de lutter contre l’isolement. Car une personne âgée ou en situation de handicap s’appuie largement sur l’accompagnement de professionnels au quotidien. Service à domicile, soins médicaux sont autant de prestations qui permettent de soutenir ces personnes aux besoins constants. Avec la mise en place d’habitats inclusifs, l’isolement n’existe plus. Chacun partage un lieu de vie avec d’autres personnes. Ainsi, pas de conséquences psychologiques, sociales, ou sanitaires. D’autant plus compte tenu de la situation actuelle, où les besoins sont permanents, tout en respectant les mesures sanitaires. 

À Bordeaux, les maisons partagées connaissent un succès important. L’Association Césarée a ainsi créé le projet des maisons partagées Simon de Cyrène. Un projet qui prendra vie en 2023, sur une surface totale de 6 000 m².  Alliant maisons adaptées et vastes espaces extérieurs, il a vocation à accueillir des personnes en situation de handicap. Un message d’espoir pour le “bien vivre ensemble”.

Maisons Partagées Simon de Cyrène

Aide à la Vie Partagée, le rôle des aidants 

Les maisons partagées constituent un environnement d’accueil propice pour les personnes qui veulent conserver leur autonomie sans être seules. Si elles peuvent vivre à plusieurs dans la même maison (personnes en situation de handicap, seniors…), elles comptent aussi sur la présence d’un “aidant”, qui reste à leurs côtés. Cette personne vit avec les résidents, comme dans une colocation classique. Il n’est pas question de services à la personne ou de ménage. Il s’agit plutôt d’une présence rassurante, pour que chacun puisse vivre dans de bonnes conditions, sans être seul. 

Ils interviennent bien entendu en cas de problème, mais l’objectif de cette cohabitation est de lutter contre l’isolement, que chacun puisse avoir son autonomie… Tout en tenant compte des besoins selon la perte d’autonomie des différents résidents. Car pour eux, le désir du “droit commun” demeure essentiel. Celui d’être autonome, et de pouvoir vivre loin des établissements spécialisés. Une mesure d’égalité, au-delà d’une vie ensemble dans un environnement bienveillant. 

Les cohabitations de ce genre existent depuis longtemps, et sous divers formats, ce qui permet de s’adapter selon chaque situation. En Gironde, par exemple, celui existe depuis 2017, rendant le département innovant en la matière. Une maison partagée pour les personnes en situation de handicap, un projet pilote qui encourage à la mutualisation de la prestation de compensation du handicap (PCH). Un somme, un lieu de vie qui s’adapte à leurs besoins. Ce logement où cohabitent cinq personnes offre une assistance personnalisée en permanence, et un environnement sécuritaire. Un lieu propice à la réadaptation et au retour des capacités. 

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Les actions solidaires et de partage permettent de rompre l’isolement des personnes dépendantes.

Des alternatives à la vie en habitat partagé

Ces solutions d’habitat inclusif permettent de rassurer les familles des personnes isolées. Elles profitent ainsi de la présence d’autres habitants, et ne se retrouvent plus seules si il arrive quelque chose. Mais le nombre de lieux d’Aide à la Vie Partagée reste encore limité, il n’en existe pas encore suffisamment pour ne proposer que cette solution. De plus, certains habitants comme les seniors ne veulent pas quitter leur logement, où ils vivent depuis de nombreuses années. 

Ainsi, pour lutter contre l’isolement, certaines entreprises et associations proposent des colocations singulières, appelées “intergénérationnelles”. La personne âgée loue donc à prix réduit une chambre de son logement à un étudiant ou un jeune actif, en échange d’une présence. Il n’est pas forcément question de services à la personne dans le sens le plus strict, mais d’une vie ensemble. Cela permet de rassurer les proches de la personne âgée, ou de la personne en situation de handicap… Et d’offrir une solution d’hébergement raisonnable à une personne ayant de faibles revenus. Un avantage considérable lorsque l’on pense au coût de la vie dans certaines métropoles comme Bordeaux et Paris; ou encore la raréfaction de l’offre immobilière locative. 

Sources : 

  1. L‘aide à la vie partagée, une mesure phare pour accompagner le déploiement de l’habitat inclusif, communiqué du Secrétariat d’Etat Chargé des Personnes Handicapées publié le 12 janvier 2021
  2. Simon de Cyrène – Bordeaux – Simon de Cyrène
  3. Innovation : mutualisation de la PCH et maison partagée
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